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Portraits d'indigènes blancs

PORTRAITS D'INDIGENES BLANCS s’inspire de l'iconographie naturaliste des XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Pendant cette période, au cours de diverses expéditions, les particularités physiques des populations indigènes rencontrées sont mesurées, examinées à la loupe, les races définies puis classifiées et hiérarchisées.

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De fait, les résultats de l’anthropologie vont devenir pour l’Europe une justification pseudo scientifique de l’esclavage et de l’intense colonisation que subiront les populations du continent africain en particulier. Il subsiste encore de nos jours des traces de cette époque, pas si lointaine, où florissaient expositions coloniales et autres zoos humains (racisme "ordinaire", préjugés, paternalisme, tourisme sexuel ou non, exploitation économique...)

L'idée de l'exposition INDIGENES BLANCS a germé à partir d'une carte postale représentant un vrai pygmée naturalisé, étrange "objet" que j'avais moi-même pu voir, enfant, dans un petit musée du nord de l'Espagne ; Avec du recul, je me suis souvenu qu'à l'époque, déjà habitué à un univers muséal naturaliste, la confrontation avec le fameux indigène empaillé ne m'avait pas choqué outre mesure, simplement parce que ce dernier était présenté au milieu d'une collection d'animaux et autres souvenirs d'expédition. Je n'avais pas imaginé alors que cette dépouille aurait très bien pu être celle de mon propre père...

A partir de cette photographie,  j'ai imaginé une histoire inversée, une Afrique dominante découvrant une Europe "primitive", des explorateurs et des scientifiques noirs réduisant l’indigène blanc en objet d’études et d’expérimentations, utilisant des méthodes scientifiques réductrices, au service d’une idéologie colonialiste…
A l’origine, le projet était de costumer et de faire poser différentes personnes à peau blanche de mon entourage à la manière des indigènes photographiés au début du vingtième siècle, tandis que les modèles à peau sombre devenaient autant d'explorateurs et de scientifiques …
Le but était de jouer sur l'ambiguïté des images obtenues,d'utiliser une iconographie naturaliste pour en condamner le contenu ;  en effet, les photographies sont vieillies, annotées, souvent accompagnées d'objetsethnographiques, de documents ou de crânes, de manière à créer un doute chez le spectateur afin qu'il ne sache pas si ce qu'il voit est réel, ancien, ou reconstitué...
Or, outre le contenu esthétique de tels portraits, l’intérêt vient du fait que les modèles eux-mêmes ont parfois du malà se reconnaître ; paradoxalement, cette distance perçue entre soi et son double «exotique» suggère une proximité entre soi et l’«autre»…
Au fond, INDIGENES BLANCS, au-delà du jeu sur les apparences, parle avant tout d'altérité.

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